18-20 juin 2025 Rennes (France)

Les différents axes > Axe 4 - Informer et communiquer les transitions. Régimes de vérité de et dans l’espace public

Coordination scientifique : Dominique Bessières, Laurence Corroy, Allan Deneuville, Jean-Baptiste Le Corf

Ère de transition communicationnelle et informationnelle, ce début de XXIe siècle interroge profondément les régimes de vérité, l’éthique et la déontologie de l’information, les formes de savoirs qui ne concernent pas seulement les professionnel.le.s de l’information mais aussi les citoyens. La société de la connaissance se voit attaquée et parfois battue en brèche par des désordres informationnels et des perturbations des circulations des savoirs. Plusieurs termes tentent de nommer, circonscrire, voire dénoncer ces effets de brouillage : post-vérité, fake-news, désinformation, contre-information, infobésité… Cet axe questionne les tensions et controverses qui animent le débat public autour des transitions, les types d’expertises sollicitées, les idéologies qui affleurent. L’espace public est interrogé dans le même mouvement : il s’agit tout autant d’analyser la manière dont il est lui-même reconfiguré, élargi, fragmenté – le numérique apparaissant tout à la fois en continuité et en rupture avec les arènes traditionnelles de discussion.

La société de la connaissance se voit attaquée et parfois battue en brèche par les nouveaux désordres informationnels et les perturbations des circulations des savoirs. Si la rumeur et la propagande ont été largement utilisées au XXe siècle, plusieurs termes tentent aujourd’hui de nommer, circonscrire, voire dénoncer ces effets de brouillage : post-vérité, fake-news, désinformation, contre-information, infobésité… Ère de transition communicationnelle et informationnelle, ce début de XXIe siècle interroge profondément les régimes de vérité, l’éthique et la déontologie de l’information, les régimes de savoirs qui ne concernent pas seulement les professionnels de l’information que sont les journalistes mais aussi les citoyens.

Cet axe questionne donc les dynamiques en tension, le vocabulaire utilisé au sein de l’espace public, les tensions et les controverses qui animent le débat public sur les enjeux scientifiques et les types d’expertises sollicitées. L’espace public est tout autant interrogé, tant il est poreux par les formes du débat utilisées aujourd’hui : il s’agit tout autant d’analyser les prises de position au sein de celui-ci que la manière dont il est lui-même reconfiguré – le numérique apparaissant tout à la fois en continuité et en rupture avec les arènes traditionnelles de discussion. Que penser par exemple des prises de parole politique sur TikTok ? Comment se saisir du rôle des influenceurs dans la fabrique de la (dés)information ? Des chaînages symboliques avec les « para-sciences », l’adhésion au merveilleux, au magique, etc. ? Cela pose autant de défis méthodologiques que de questions heuristiques aux chercheur.es. Pour lutter contre les désordres informationnels, il est loisible aussi d’aborder les instances de lutte mises en place tant par les médias (fact-checking) que par les pouvoirs publics, notamment le rôle assigné à l’éducation aux médias et à l’information (EMI)

La transition elle-même – ou plutôt les transitions – sont mises en débat au sein de l’espace public. Selon les acteurs (institutionnels, académiques, économiques, politiques…) qui s’en saisissent des soubassements idéologiques affleurent. L’espace public autour des transitions marque de manière emblématique d’une part un espace public contemporain (élargi et fragmenté) fait de processus dynamiques en constante recomposition, et d’autre part, montre l’importance des aspects sociétaux dans son fonctionnement même. L’éthique de la discussion, qui suppose un usage public de la raison est-elle davantage possible au sein d’espaces publics délimités que déployée dans un espace public totalement ouvert ? Le thème de la transition constitue-t-il un référentiel structurant des politiques publiques et des acteurs sociaux et économiques ou au contraire sert-elle de repoussoir ultime face à des bouleversements angoissants ? La transition écologique semble à cet égard un marqueur particulièrement opérationnel : face aux nouveaux défis écologiques et aux injonctions en faveur de la “neutralité carbone” à l’horizon 2050, comment l’idéologie de la transition peut-elle contribuer à façonner un nouvel espace public et des espaces de délibération ? Quels sont les positionnements et les ordres de discours déployés par des « climato-sceptiques » ? Comment des discours et des actions authentiques ou simulées (greenwashing par exemple) liées aux transitions s’arriment-elles à du social, du politique et de l’économique ?

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