18-20 juin 2025 Rennes (France)

Les différents axes > Axe 2 - Organiser les transitions. Recompositions de l’action collective et enjeux de régulation

Coordination scientifique : Jean-Luc Bouillon, Vincent Bullich, Sidonie Gallot, Marcela Patrascu

Cet axe propose d’interroger les processus de transition au sein d’espaces sociaux organisés ainsi que l’organisation même de ces transitions. Il s’intéresse aux dimensions complexes et plurielles de ces processus, en mettant l’accent sur les phénomènes de recomposition de l’action collective ainsi que sur les enjeux de régulation concomitants. Il s’agira d’y questionner les agencements et les modes de structuration que traduisent ces processus, ainsi que les modèles de gouvernance et les modalités de leur mise en œuvre. Les communications pourront se rapporter aux formes instituées d’actions collectives, aux politiques publiques et aux stratégies porteuses d’injonctions à une « fabrique de la transition » ; mais également à des formes d’organisations plus alternatives. En effet, questionner l’organisation de et dans la transition conduit également à s’intéresser aux formes d’auto-organisation et d’autogestion, et à penser la tension entre des logiques émergentes et d’autres beaucoup plus stabilisées, que ce soit dans les entreprises, dans les institutions publiques ou dans les organisations non gouvernementales.

Ce deuxième axe propose d’interroger les processus de transition au sein d’espaces sociaux organisés ainsi que l’organisation même de ces transitions. Il privilégiera les approches considérant l’agencement des actions collectives ainsi que les modes de structuration et de régulation de ces processus.

Il s’agira donc, en premier lieu, de questionner les modes d’organisation impliqués dans des dynamiques de transition. Ces derniers peuvent renvoyer à des structures formalisées et instituées dans la société, issues de politiques publiques ou de modèles de gouvernance et de management établis. Ces modes d’organisation reposent ainsi sur des dispositifs juridiques et réglementaires, sur des procédures normalisées venant équiper, contrôler et contraindre la mise en œuvre de ces orientations. Ils manifestent, en ces occurrences, un caractère affirmé de supervision de l’action organisée qui se traduit par la multiplication des métriques, indicateurs et mesures, censés apprécier leur portée. Ils procèdent, en outre, fréquemment d’une injonction à la transition et de l’imposition de règles descendantes et s’inscrivent dans des territoires et contextes sociopolitiques variés.

Questionner l’organisation de la transition et les multiples injonctions « à la transition » implique de se pencher sur les processus de régulation et de normalisation déployés dans ces contextes : Comment la communication accompagne-t-elle ce déploiement ? Quel est le travail de médiation mis en œuvre par les professionnels de la communication ? Quelles incidences sur les politiques RSE, QVT, RPS, etc. ? La « fabrique de la transition » s’accompagne souvent de dynamiques de recomposition organisationnelle et de restructuration des collectifs : Quelles mutations des modes de gouvernance et de politiques de management ? Comment les indicateurs et dispositifs d’évaluation de la transition sont-ils élaborés ? Pour quelles finalités et avec quels effets ?

Mais l’organisation des processus de transition ne saurait être réductible au déploiement de ces démarches rationalisées. D’une part, dans leur mise en œuvre, ces dernières font l’objet de nombreuses critiques, adaptations, ajustements, qui conditionnent leur appropriation, qui n’est d’ailleurs jamais déterminée. D’autre part, il est possible d’observer la place croissante de collectifs et d’individus qui expérimentent des modes de vie et de travail correspondant à leur compréhension des enjeux actuels de la transition socio-environnementale, socio-politique, socio-économique. De ce point de vue, questionner l’organisation de la transition conduit également à s’intéresser aux formes d’auto-organisation et d’autogestion qui se déploient, et à penser la tension entre des logiques organisationnelles émergentes et d’autres beaucoup plus stabilisées. Quelles sont ces formes d’organisations ? Quelles relations entretiennent-elles entre elles ? Quelles tensions, oppositions, complémentarités les caractérisent ? Quelles compréhensions des enjeux de transition sont élaborés par ces structures alternatives ? Quelles sont les revendications identitaires, politiques, idéologiques derrière cette inscription alternative ? Quels positionnements par rapport aux démarches de politiques publiques ? Dans quelle mesure les initiatives locales ne se révèlent-elles pas aussi productrices de normes ? Peut-on, dans ce cadre, parler d’innovation sociale et organisationnelle ?

Ces phénomènes seront appréhendés dans une perspective info-communicationnelle portant, entre autres, sur les pratiques situées de co-construction de sens, les enjeux et finalités des médiations et des normes produites, les discours institutionnels et organisationnels, la circulation informationnelle au sein des collectifs. Une attention particulière pourra aussi être portée aux processus de négociation à l’œuvre, aux modes de délibération, aux formes argumentatives et aux controverses, aux jeux de pouvoir et contre-pouvoir qui traversent ces processus d’organisation de la transition, du local au supranational.

 

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